Vous venez de l'adopter et c'est déjà l'amour fou. Il est absolument craquant et vous vous promettez de lui donner le meilleur. Sachez alors qu'entre trois semaines et quatre mois, – oui, même alors que le chiot est encore chez l'éleveur – il est dans sa période de socialisation et vous avez, à ce point-ci de sa vie, un rôle plus déterminant que jamais. « Il s'agit d'une étape cruciale du développement du chiot pendant laquelle il s'avère être une véritable éponge. Ses apprentissages se font beaucoup plus rapidement qu'à l'âge adulte », indique Francis Rousseau, un technicien en santé animale de Montréal.
C'est au cours de sa socialisation que votre chien apprend à distinguer ce qui est inoffensif dans son environnement de ce qui représente un réel danger. « Si, à ce stade, il n'est pas confronté à certains éléments, il risque d'en avoir peur par la suite et d'adopter des comportements problématiques », poursuit le technicien.
Par exemple, si vous vivez isolé à la campagne et que vous amenez Pitou pour la première fois en ville, il pourrait considérer les passants, les cyclistes, les voitures ou les autres chiens comme des dangers potentiels, ce qui pourrait le rendre agressif ou anxieux en vieillissant. Pour éviter qu'il développe des craintes qui pourraient affecter son comportement, vous avez tout avantage à lui faire vivre une multitude d'expériences pendant sa période de socialisation.
Allez-y graduellement
Certains croient à tort qu'il suffit de balancer son chiot dans un parc à chiens pour que celui-ci apprenne à socialiser. Selon Francis Rousseau, il faut plutôt jouer la prudence et éviter les bains de foule. « Si vous allez trop vite, votre chien risque de vivre une mauvaise expérience et de développer une peur profonde qu'il sera difficile de désamorcer », prévient-il.
- Optez d'abord pour des environnements contrôlés. Commencez par des visites chez des gens qui possèdent un chien et qui savent intervenir de façon appropriée.
- Soyez attentif aux réactions de votre compagnon. S'il démontre des signes de stress ou d'inconfort, intervenez sans attendre et, surtout, ne le réprimandez pas. Vous risquez de lui faire peur et cela pourrait nuire à son apprentissage.
Aidez-le à vaincre ses peurs
Si votre chiot a peur d'un élément de son environnement, par exemple, l'aspirateur, laissez-le l'apprivoiser à son propre rythme. « Vous pouvez éteindre l'appareil pour qu'il s'approche de son plein gré. Donnez-lui un biscuit et flattez-le afin qu'il associe ce qui suscitait de la crainte chez lui à quelque chose de positif, jusqu'à ce qu'il ne ressente plus de méfiance », suggère Francis Rousseau.
Faites appel à un expert
Si vous n'avez jamais élevé de chien auparavant, l'expert recommande d'inscrire votre chiot dans une classe de maternelle canine. Ce cours de groupe, offert généralement par des écoles ou des entraîneurs individuels, coûte entre 100 $ et 200 $ pour environ quatre leçons hebdomadaires et permet aux jeunes chiens de se côtoyer dans un environnement favorable aux bons apprentissages. En plus de favoriser la socialisation de votre nouveau compagnon, vous y apprendrez des notions d'éducation et des habitudes à adopter pour devenir de meilleurs maîtres.
Psycho 101
Selon Francis Rousseau, certains animaux n'ont tout simplement pas un tempérament sociable. Si c'est le cas de votre compagnon, il serait préférable de ne pas le forcer à fréquenter d'autres chiens. Par contre, si ce trait de personnalité devient problématique dans certaines circonstances, vous pouvez toujours essayer des techniques de désensibilisation et de conditionnement pour modifier son comportement. Idem si, pour une raison ou une autre, il n'a pas eu l'occasion de vaincre une peur pendant sa période de socialisation. Francis Rousseau joint sa voix à celle de bien des spécialistes pour dire qu'il n'est jamais trop tard pour enseigner de bonnes attitudes à son chien !