L'épineux problème des usines à chiots

21 juillet 2019

Cette industrie fort lucrative continue de proliférer au pays malgré les efforts législatifs des provinces. C’est un problème grave. Mise en contexte.


Imaginons des lieux sombres où s'empilent des cages remplies de chiens, surtout des femelles. Ces bêtes, qui ne voient jamais la lumière du jour et n’ont aucun contact affectueux avec un humain, n’existent que pour se reproduire et se voient éliminées dès qu’elles ne sont plus productives. Quant à leurs bébés, ils sont écoulés dans certaines animaleries ou sur certains sites de vente par l’entremise d’intermédiaires, dans l’unique but d’enrichir leurs propriétaires. Bienvenue dans le monde des usines à chiots.


Notre journaliste Louise Dugas s’est intéressée à la souffrance psychologique des chiens issus de ces usines. Elle a épluché des dizaines de sites et d'articles de journaux afin de recueillir des statistiques sur ce commerce au Canada. Elle a aussi interviewé Ewa Demianowicz, responsable de campagne à la Humane Society International/Canada, et Camille Labchuk, avocate et directrice exécutive d'Animal Justice, à Toronto.


Il y a dix ans, sur un territoire comme le Québec uniquement, 400 000 pauvres bêtes naissaient chaque année dans de telles conditions. Des chiffres qui ont été maintes fois repris dans les médias et les organismes de défense des animaux sans qu’on sache véritablement leur bien-fondé.


À présent, aucun organisme voué au bien-être animal n’ose avancer de statistiques, le propre des usines à chiots étant d’œuvrer dans l’ombre (un sous-sol, un hangar, un bâtiment de ferme), à l’abri des regards. On découvre de tels élevages parce qu’un individu a dévoilé leur existence ou alors de façon fortuite, comme nous le rappelle Louise, évoquant l’incendie d’une maison de rang à Sainte-Clotilde-de-Horton, dans la région de Québec, où une quarantaine de chiens ont trouvé la mort en janvier dernier. Non, il ne s’agissait pas d’animaux de compagnie!


Bien des experts s’entendent pour dire que le Canada, avec ses vastes espaces peu habités, est propice aux élevages clandestins.


Louise Dugas rappelle qu’au pays, plusieurs élus font des pieds et des mains pour légiférer et régulariser les usines à chiots. C’est le cas présentement en Colombie-Britannique et au Manitoba. Au Québec, des animaux continuent de souffrir malgré l’adoption en 2015 d’une loi interdisant de causer de la détresse à un animal et exigeant que tout propriétaire de plus de 15 chats, chiens ou chevaux détienne un permis d’élevage octroyé par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. On assiste bien à quelques saisies par année, mais ces initiatives sont insuffisantes pour enrayer la souffrance des animaux.



Pour en savoir plus sur la détresse que causent les usines aux animaux, lisez le reportage de Louise Dugas, en ligne dès demain.

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