à ÃVITER
« Voyons donc, câétait juste un animal! »
Non, ce nâétait pas « juste » un animal. Câétait un membre de la famille, présent chaque jour, qui nous accueillait à notre retour du travail, qui nous collait devant la télé, qui se faisait une joie dâaller marcher en notre compagnie⦠Rares sont les êtres dont la présence marque autant notre quotidien. Quand notre animal nous quitte, nos habitudes sont bouleversées : cent fois par jour, son absence nous saute aux yeux et nous tord le cÅur.
«Tu vas pouvoir en adopter un autre... »
Dans le plus vif de la douleur, tout ce quâon veut en général, câest ravoir notre animal. Pas le remplacer â ce serait comme une trahison. Comme pour toute grande peine, le temps fera son Åuvre de cicatrisation, et un jour, on sera peut-être ouvert à lâidée dâen accueillir « un autre », mais pour le moment, on nâest pas prêt à envisager cette possibilité.
« Moi, quand mon Pistache est mort⦠»
Sans vouloir vous blesser, on ne veut pas entendre parler de votre animal. On veut parler du nôtre, de sa manie de chasser les abeilles, de son amour pour les balades en voiture, vitres baissées, de sa façon peu subtile de nous réveiller le matin, et de son regard piteux quand il avait fait une bêtise. Votre intention est louable, mais ce nâest pas le moment.
« Il est mieux là où il est. »
Ãa, malheureusement, on nâen sait rien. Mais on sait quâil était vraiment bien, lové sur son coussin défraîchi, perché sur le bord de la fenêtre à épier les oiseaux, ou étendu de tout son long devant le feu de foyer, à se faire chauffer la bedaine. Alors ce nâest pas une consolation.
« Au moins, tu lâas eu longtemps. »
Est-ce que ça fait moins mal de perdre un animal emporté par la vieillesse quâun jeune compagnon terrassé par une injuste maladie? Pas du tout. Car même si notre animal a eu une « belle et longue vie », on nâaurait pas voulu quâelle sâarrête. Sans parler de ceux qui ont eu à décider du moment de la mort de leur ami â une épreuve encore plus éprouvante.
« Il y a des gens qui perdent un enfant, câest pas mal pire. »
Bien sûr que câest pire. Sauf quâil ne sâagit pas dâun concours de la plus grande souffrance! Malgré le fameux dicton, se comparer ne permet pas toujours de se consoler. Savoir que des gens doivent composer avec la douleur de perdre un enfant ne soulage en rien la nôtre.
à PRIVILÃGIER
« Je ne sais pas quoi dire, mais je suis là si tu veux en parler. »
Les gens manquent souvent de mots. Et ce nâest pas grave. Quand on pleure un être cher, ce quâon veut, câest du soutien, une présence, savoir quâon peut compter sur les autres. Câest tout.
« Câest vrai que câétait un bon Jack⦠»
Ãa nous fait du bien de savoir que notre animal a marqué positivement les gens, quâil était apprécié, que dâautres avaient constaté combien il était extraordinaire. Alors si vous avez un souvenir à évoquer, allez-y.
« Je suis vraiment désolé. »
Simple comme bonjour, mais toujours efficace. Même si vous nâêtes pas lâami des animaux et que vous ne comprenez pas que quelquâun puisse pleurer autant la mort dâun chien, dâun chat ou dâune tortue, essayez de vous mettre à sa place et de reconnaître quâil souffre.
« Veux-tu que je tâaccompagne à la clinique? »
Câest lâoffre la plus extraordinaire qui soit. Personne ne devrait avoir à vivre cette terrible épreuve sans soutien. En plus de lui fournir une présence réconfortante, vous pourrez lui éviter de ressortir de la clinique la cage vide ou la laisse à la main. Et ça, câest précieux.