En plein deuil, petit lexique pour savoir quoi dire (et ne pas dire)

18 septembre 2019

La mort d’un animal de compagnie laisse un vide inouï. Il faut donc choisir soigneusement ses mots. Petit guide pour réconforter dans le respect.


À ÉVITER


« Voyons donc, c’était juste un animal! »


Non, ce n’était pas « juste » un animal. C’était un membre de la famille, présent chaque jour, qui nous accueillait à notre retour du travail, qui nous collait devant la télé, qui se faisait une joie d’aller marcher en notre compagnie… Rares sont les êtres dont la présence marque autant notre quotidien. Quand notre animal nous quitte, nos habitudes sont bouleversées : cent fois par jour, son absence nous saute aux yeux et nous tord le cœur.


«Tu vas pouvoir en adopter un autre... »


Dans le plus vif de la douleur, tout ce qu’on veut en général, c’est ravoir notre animal. Pas le remplacer – ce serait comme une trahison. Comme pour toute grande peine, le temps fera son œuvre de cicatrisation, et un jour, on sera peut-être ouvert à l’idée d’en accueillir « un autre », mais pour le moment, on n’est pas prêt à envisager cette possibilité.


« Moi, quand mon Pistache est mort… »


Sans vouloir vous blesser, on ne veut pas entendre parler de votre animal. On veut parler du nôtre, de sa manie de chasser les abeilles, de son amour pour les balades en voiture, vitres baissées, de sa façon peu subtile de nous réveiller le matin, et de son regard piteux quand il avait fait une bêtise. Votre intention est louable, mais ce n’est pas le moment.


« Il est mieux là où il est. »


Ça, malheureusement, on n’en sait rien. Mais on sait qu’il était vraiment bien, lové sur son coussin défraîchi, perché sur le bord de la fenêtre à épier les oiseaux, ou étendu de tout son long devant le feu de foyer, à se faire chauffer la bedaine. Alors ce n’est pas une consolation.


« Au moins, tu l’as eu longtemps. »


Est-ce que ça fait moins mal de perdre un animal emporté par la vieillesse qu’un jeune compagnon terrassé par une injuste maladie? Pas du tout. Car même si notre animal a eu une « belle et longue vie », on n’aurait pas voulu qu’elle s’arrête. Sans parler de ceux qui ont eu à décider du moment de la mort de leur ami – une épreuve encore plus éprouvante.


« Il y a des gens qui perdent un enfant, c’est pas mal pire. »


Bien sûr que c’est pire. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un concours de la plus grande souffrance! Malgré le fameux dicton, se comparer ne permet pas toujours de se consoler. Savoir que des gens doivent composer avec la douleur de perdre un enfant ne soulage en rien la nôtre.


À PRIVILÉGIER


« Je ne sais pas quoi dire, mais je suis là si tu veux en parler. »


Les gens manquent souvent de mots. Et ce n’est pas grave. Quand on pleure un être cher, ce qu’on veut, c’est du soutien, une présence, savoir qu’on peut compter sur les autres. C’est tout.


« C’est vrai que c’était un bon Jack… »


Ça nous fait du bien de savoir que notre animal a marqué positivement les gens, qu’il était apprécié, que d’autres avaient constaté combien il était extraordinaire. Alors si vous avez un souvenir à évoquer, allez-y.


« Je suis vraiment désolé. »


Simple comme bonjour, mais toujours efficace. Même si vous n’êtes pas l’ami des animaux et que vous ne comprenez pas que quelqu’un puisse pleurer autant la mort d’un chien, d’un chat ou d’une tortue, essayez de vous mettre à sa place et de reconnaître qu’il souffre.


« Veux-tu que je t’accompagne à la clinique? »


C’est l’offre la plus extraordinaire qui soit. Personne ne devrait avoir à vivre cette terrible épreuve sans soutien. En plus de lui fournir une présence réconfortante, vous pourrez lui éviter de ressortir de la clinique la cage vide ou la laisse à la main. Et ça, c’est précieux.

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