Au cœur du Woodbine Park, à Toronto, se dressait un impressionnant campus de tentes blanches prêtes à accueillir beaucoup de chiens — surtout des petits chiens — et une mer de monde. Woofstock, ce sont des dizaines de milliers de personnes rassemblées pour célébrer le bonheur d'être propriétaire canin.
Des chiens, on en a vu de toutes les sortes et de toutes les couleurs. Il y avait des excentriques et des esprits libres. Celui-là portait des lunettes de moto. Tel autre, un tutu. Des chiens qui avaient du chic, d'autres qui avaient un style-choc. Certains looks étaient inspirés de la rue, d'autres, des grands salons.
Malgré la pluie, tous ces courageux venaient découvrir les nouveautés côté bouffe, les dernières collections de vêtements et les jouets et gadgets dernier cri. Certains se détendaient au foodtruck d'aliments bio pour chiens. Avec autant de bêtes dans un même lieu, on aurait pu s'attendre à un bordel absolu. Étonnamment, on n'entendait pas un grognement. Les chiens étaient très sociables — et évidemment tous en laisse.
« Ce qui m'a frappée ici, c'était l'ouverture des gens, explique Annick Jasmin, membre de l'équipe de Pawsie. L'ambiance était à l'échange entre humains et les interactions étaient faciles. Il n'y avait pas de concurrence : l'esprit, c'est que ton chien est aussi intéressant que le mien. »
Parmi toutes les tentes, on trouvait celle de Pawsie, qui proposait une activité qui a fait jaser et sourire : sur une bannière étaient affichées 25 expressions amusantes. On demandait aux participants de choisir celle qui décrivait le mieux leur relation avec leur chien. Puis, on prenait un portrait du duo accompagné de son expression. La plus choisie? Gâté pourri. L'histoire ne dit pas si l'expression qualifiait le maître ou le chien.
Parler de son chien et définir sa relation avec son meilleur ami semblait donner de l'assurance aux gens. L'activité a été un succès : dès que la pluie s'est calmée, une file de gens s'est massée pour se faire prendre en photo avec son chien. En deux jours, l'équipe Pawsie a ainsi croqué plus de 350 portraits.
Annick Jasmin évoque son moment le plus touchant du festival : « Un homme sourd-muet est entré avec son border collie noir et blanc, également sourd. Le maître communiquait en langage des signes avec son chien, qui lui obéissait au doigt et à l'œil. L'expression qu'ils ont choisie? On parle le même langage. »