Clovis est arrivé chez Isabelle et Sébastien alors qu'il était encore tout petit. Il était beau à se damner. Mais Sébastien, plutôt craintif, n'était pas entièrement vendu à l'idée d'avoir un chien. « C'est moi qui en voulais un, raconte Isabelle. On a regardé les airedales, mais les braques hongrois semblaient mieux adaptés à notre mode de vie. Plus actifs, mais aussi moins sensibles à nos erreurs. Pour nous, c'était important, comme on n'avait pas d'expérience. »
Dès les premières bêtises de Clovis, Isabelle avait peur que Sébastien veuille le retourner. Ça n'a pas tardé. Au bout d'une semaine, il était déjà à bout. « J'ai dû le convaincre d'attendre, se souvient Isabelle. Clovis n'était qu'un bébé. » Isabelle caresse son chien en prononçant ces mots. La simple idée de devoir un jour se séparer de l'animal la bouleverse. « C'est impossible à imaginer, murmure-t-elle. On n'a pas d'enfant. Lui, on l'aime tellement… On s'est vraiment beaucoup attachés. »
Pour le plaisir, Isabelle a entrepris de courir les concours d'agilité avec son Clovis. « Pour créer un lien entre nous, surtout », explique-t-elle. Elle nous invite à voir une pratique. Aujourd'hui, Clovis fait le pitre, déconcentré par son public. Isabelle se tient au milieu du parcours, entre les clôtures par-dessus lesquelles Clovis refuse de sauter. Elle demeure patiente et enjouée. Éventuellement, Clovis revient vers elle. Elle le récompense.
« C'est bizarre, mais avant, je me serais peut-être emportée, avoue-t-elle. J'aime la rigueur et la précision. Clovis a débarqué avec toute sa folie et sa fougue contagieuse. Il m'a appris à rire! Il me rappelle tous les jours de m'amuser et de voir toute situation comme un jeu. Et j'applique ça dans toutes les sphères de ma vie. Mon Clovis, c'est le meilleur chien du monde. » Comme s'il avait entendu ce que vient de dire Isabelle, Clovis ferme doucement les yeux et colle sa tête contre elle. Puis, dans un élan de folie, il s'étire et lui mordille la joue. Il a sans doute, lui aussi, la meilleure humaine du monde. Allez savoir qui aime le plus fort…
Photo couverture : Catherin Arsenault
Crédit photo : collection personnelle