Jamais je ne me serais attendue à me retrouver dans cette situation. Plus les semaines passaient, plus je mâinquiétais devant la masse grandissante située sur la paupière inférieure de Moka, mon berger australien. Mon anxiété augmentait de jour en jour, au même rythme que cette excroissance disgracieuse. Jâétais pourtant isolée au chalet, à une heure de route de mon vétérinaire habituel, que je connais depuis plus de 20 ans. Après de multiples échanges par téléphone et par courriel pour suivre lâévolution de son état, mon vétérinaire a statué: il fallait opérer Moka dâurgence. Les risques dâinfection, dâinconfort et de séquelle étaient beaucoup trop élevés si on retardait lâintervention.
Jâétais soulagée par lâempressement de mon vétérinaire à me donner un rendez-vous la semaine suivante. Il mâa également fourni un papier officiel me donnant lâautorisation de me rendre dans une autre de région pour motif dâurgence. Après réflexion â et par soucis de logistique â jâai décidé de me tourner vers ma deuxième option, soit celle de trouver un vétérinaire dans les environs. La première clinique que jâai contactée a catégoriquement refusé dâopérer mon chien, puisque la masse était bénigne. Bien que je respecte leur décision dâappliquer les recommandations gouvernementales à la lettre, je devais absolument trouver un spécialiste, car la situation empirait chaque jour. Jâai finalement trouvé deux autres cliniques vétérinaires qui, comprenant lâinconfort dans lequel se trouvait Moka, mâont accueillie à bras ouverts. Jâai dû toutefois répondre aux trois conditions exigées: ne pas avoir voyagé dans les dernières semaines, nâavoir aucun symptôme associé à la COVID-19 et être présente dans la région depuis plusieurs semaines. Comme je répondais à tous ces critères, jâai obtenu un rendez-vous pour Moka deux jours plus tard.
Ce nâest quâau moment du rendez-vous que jâai constaté lâampleur des mesures prises dans le cadre de cette situation exceptionnelle. En effet, une fois chez le vétérinaire, jâai dû attendre dans le stationnement quâune technicienne sorte de lâétablissement pour me poser des questions, en demeurant à distance de mon véhicule. Le rendez-vous préliminaire, qui a généralement lieu à lâintérieur, sâest déroulé à ciel ouvert. Je lui ai finalement remis la laisse de mon chien sans avoir de contact direct avec elle.
Devant cette consultation surréelle, je réalisais à peine la portée de lâintervention ce jour-là . Je salue le service extraordinaire de la clinique et de son équipe, qui mâont tenue informée de la situation tout au long de la journée. Bien que je ressentais un peu dâanxiété à lâidée de confier mon chien à du personnel étranger, il a su me rassurer à chaque étape du processus.
La suite de lâhistoire est bien simple. Le vétérinaire mâa téléphonée afin de me donner toutes les instructions pour la convalescence de Moka. Ãvidemment, la transaction sâest également faite par téléphone sans contact direct. Jâai finalement récupéré mon chien le soir même, encore une fois sans entrer dans lâétablissement.
La leçon que je tire de cette expérience: connaitre un vétérinaire dans chaque région où je séjourne avec mon chien évite un stress inutile, surtout en temps de crise.
Si jamais vous doutez de lâétat de gravité de votre animal, mais que vous êtes hors de la ville, contactez votre vétérinaire aussitôt. Il sera le mieux placé pour vous aider à en avoir le coeur net!
Rendez-vous d’urgence chez le vétérinaire au temps de la COVID-19
10 avril 2020
La pandémie actuelle cause plusieurs situations inhabituelles. Voici mon expérience assez exceptionnelle chez le vétérinaire dans un contexte de pandémie.