Profession : résident canin

11 juin 2019

Arielle Verreault et la chienne Gaïa travaillent au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Rencontre avec une équipe qui fait la différence.


Dès leur arrivée, chaque mercredi, l'intervenante de 26 ans et la labernoise de 6 ans sèment la joie parmi les patients. «Pendant un court moment, ces derniers oublient qu'ils sont à l'hôpital », raconte Arielle.


Arielle et la chienne Gaïa travaillent auprès de patients des unités de toxicomanie et de psychiatrie. Leur rôle est de sortir les patients de leur isolement. « Gaïa est joviale et affectueuse, observe Arielle. Elle est toujours de bonne humeur et va spontanément vers les patients. Elle plante ses beaux yeux doux dans les leurs ou se tourne sur le dos et se laisse caresser, les quatre pattes en l'air. Certains chiens agissent ainsi pour avoir une gâterie. Gaïa, elle, le fait parce qu'elle aime profondément les humains. »


Gaïa n'appartient pas à Arielle, même si elles passent beaucoup de temps ensemble. La chienne vit dans sa propre famille en compagnie de Neptune, une labrador noire. Ces deux beautés font partie de la trentaine de chiens que l'organisme Zoothérapie Québec a sélectionnés et entraînés pour œuvrer auprès de groupes comme ceux que rencontre Gaïa au CHUM, mais aussi auprès de clientèles comme les déficients intellectuels, les enfants ayant des troubles graves de comportement ou les aînés en perte d'autonomie.


Et ça marche. L'arrivée du chien dans une pièce libère les tensions, crée un apaisement généralisé, impose un retour au calme instantané. C'est un véritable tue-stress.


Au CHUM, le déroulement des séances est assez simple. Arielle fait d'abord le tour des chambres en présentant Gaïa et invite les gens à les rejoindre au salon. « À l'unité de toxicomanie, les patients qui ont connu un chien au cours de leur vie commencent toujours par en parler en voyant la chienne. Puis ils finissent par raconter des choses plus personnelles. Certains vont confier, par exemple, que ça les affecte quand, chez-eux, leur propre chien change d'attitude alors qu'ils sont sous l'effet de substances. Et lorsque Gaïa pose sa belle grosse tête sur leurs genoux, c'est très valorisant pour eux. Ils se disent : « Je dois avoir quelque chose de bon en moi puisque la chienne vient vers moi.»


À l'unité de psychiatrie, les groupes sont composés de jeunes adultes entre 18 et 30 ans qui en sont à leur premier épisode psychotique. « Dans le corridor, il arrive que ça brasse un peu, relate Arielle. La présence de Gaïa crée une bulle de douceur. Un patient qui avait lancé son cabaret contre un mur au dîner a accepté de voir Gaïa, dans l'après-midi, sachant que ça lui ferait du bien. Je me souviens d'un autre qui était en plein délire, mais en caressant Gaïa, il lui disait : ‘‘T'es belle''. C'était là son seul contact avec la réalité.»


Il est très rare que Gaïa hésite devant une personne. « Quand ça arrive, précise Arielle, elle lève les yeux vers moi pour que je la rassure. Je la convaincs que tout se passera bien, sans jamais la pousser. Je la connais par cœur, et elle me fait confiance. L'inverse est aussi vrai. » L'intervenante se considère privilégiée. « Réellement, on fait une bien belle job. »


Pour en savoir plus :
www.zootherapiequebec.ca.

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