Où est passée ma taille de guêpe?

6 octobre 2019

Sans le vouloir, ce sont parfois les maîtres qui rendent obèses leurs animaux de compagnie. Voici ce qu’un carlin aurait à dire à ce sujet…


Je suis né petit, je le jure. Chaque jour, je dépensais beaucoup d’énergie entre les tétées. J’étais même le moins gourmand de ma portée.


Après deux mois, un humain à l’air plutôt sympa m’a choisi. Il m’a enveloppé dans une serviette, et une fois dans sa voiture, il m’a donné une gâterie. Je ne sais trop de quoi elles étaient faites, mais j’ai mangé deux dizaines de ces délicieuses petites choses sur la route qui nous menait vers ma nouvelle demeure.


Le paradis sur terre
Méchant beau quartier sur lequel j’étais tombé! Je n’en croyais pas mon museau! Il y avait une grande cour dans laquelle je pouvais chasser les écureuils et creuser des trous. Il y avait des os à volonté, et un biscuit m’attendait chaque fois que je répondais à mon nom. Un autre pour les mots « assis », « viens », « reste »… J’avais tellement l’air d’aimer ça que mon nouvel humain a fini par m’en donner pour rien!


Il aimait cuisiner et, hachant le jambon ou coupant le poulet en dés, il ne résistait jamais à l'envie de m’en lancer un morceau. Je goûtais à tout. Si mon maître tentait de m’ignorer, je pleurais. J’ai vite compris que, pour me faire taire, il me gâtait. À table, je m’invitais. À coup d’insistance, je revendiquais mon titre de chien gourmand. Entre les repas, je passais mon temps à me prélasser sur les divans.


Quand la crème tourne au beurre
Les soirs d’automne, devant la télé, les chips faisaient partie de notre routine de fin de soirée. Comme nous n’allions plus au parc depuis belle lurette, je m’ennuyais ferme. Pour m’aider à me changer les idées, mon maître m’offrait à manger. Je pense qu’il ne se rendait même plus compte de la quantité de nourriture que je pouvais ingurgiter dans une journée.


Cet hiver-là fut difficile. La neige était abondante et j’arrivais mal à marcher. Dans le but de m’aider, mon humain m’a permis d’aller simplement me soulager dans la cour. Fini, les promenades ardues pour mes pattes trop courtes. Surtout que mon ventre était de plus en plus proéminent. Cela faisait rire tout le monde autour de moi. Tout le monde sauf ma vétérinaire.


Dans sa clinique, j’ai entendu des mots très durs. Obèse. Douleurs articulaires. Diabète. Maladies cardio-vasculaires. Risque accru de cancer. J’ai vu la peur dans les yeux de mon Pawsie. Le pauvre, il niait depuis si longtemps mon surpoids. Il me couvrait d’amour. Il me disait combien j’étais « beau pareil ». Tous les deux, on a bien entendu la vétérinaire stipuler que si je ne perdais pas de poids, je risquais une mort prématurée. Mais pis encore, avant de mourir, j’allais souffrir. À trop vouloir me gâter, mon Pawsie était entrain de me tuer. Je l’ai vu essuyer une larme. Je me suis couché sur la table de métal de la vétérinaire. Elle a promis de nous aider. Heureusement, car mes pattes me supportaient à peine.


Un poids de moins sur les épaules
Depuis quelques semaines, je ne mange plus entre les repas. Au début, j’ai protesté mais mon humain a résisté. Depuis, j’ai plus d’énergie et je prends plaisir à aller marcher. J’ai retrouvé mon frisbee dans un coin du jardin. Quand je l’ai rapporté, il m’a félicité avec une caresse et ma foi, c’était aussi bon qu’une gâterie. Maintenant, on joue chaque jour. On sort. Et lui aussi, il perd du poids.


J’ai compris que la vraie loterie, c’est de savoir s’accorder du temps, de l’amour et des jeux. Des croquettes, certes, mais juste ce qu’il faut. Les gâteries en sachet ne sont jamais qu’un leurre. La véritable récompense n’est comestible que pour le cœur.


Demain, pour souligner la Semaine de la prévention de l’obésité, le Dr Michel Pepin rapporte les dangers de l’embonpoint, des trucs pour s’en sortir et quelques chiffres qui font réfléchir…

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