Nos animaux réagissent-ils à notre douleur?

Mes siamois sont généralement affectueux. Mais quand je suis tombée malade, ils ont redoublé de délicatesse à mon égard. Je me réveillais souvent d’une sieste, un chat assoupi à mes côtés et un tas de cadeaux, surtout des jouets, apportés près de mon lit.

Aujourd’hui, je suis en rémission. Quand j’y repense, je me demande si le changement de comportement de Jack et Betty était vraiment de l’empathie.

« Je ne douterais pas que les chats puissent sentir quand quelque chose ne va pas chez leur humain », lance la Dre Miranda Logan, vétérinaire spécialisée en comportement animal à l’hôpital pour animaux Foothills à Okotoks, en Alberta. « Le problème, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de données scientifiques pour appuyer cette hypothèse. Les preuves sont surtout anecdotiques. La domestication des chats n’est encore qu’embryonnaire. On a du chemin à faire pour comprendre leur degré de sensibilité. Les chiens sont beaucoup plus avancés dans le processus et ont appris à lire les humains. »

La recherche en comportement canin est d’ailleures abondante. De nombreuses études ont montré que les chiens détectent le stress et la maladie chez leur humain et qu’ils y réagissent. « Nous faisons tellement de mimiques, explique la Dre Logan. Les chiens peuvent sentir nos changements d’humeur ou de santé dès qu’on met les pieds dans la maison. Lors de simples conversations téléphoniques, j’ai été capable de dire que des femmes étaient enceintes en me basant sur la description qu’elles me faisaient du comportement de leur chien! Le chien peut, par exemple, renifler la future maman plus qu’à l’habitude, vouloir rester constamment à ses côtés et essayer de mettre sa tête sur son estomac. Ces animaux sont incroyablement sensibles. »

Ressentir et réconforter
À Edmonton, la rédactrice Jen Mallia rapporte avoir été témoin du degré d’empathie de son chien lorsqu’elle se préparait à accoucher et que ses premières contractions ont commencé à la faire souffrir. Une doula était présente pour l’aider à gérer la douleur en faisant pression sur le bas de son dos. « Après une journée, mon chien a commencé à imiter les gestes de la doula, raconte Jen Mallia. Il mettait ses pattes au même endroit pour m’apporter du réconfort, se souvient-elle. Et ça a fonctionné. Il m’a fait sourire, rire et relaxer. »

Pendant que j’étais en chimio, 11 médicaments différents parcouraient mon système. Je me souviens qu’à mon retour de l’hôpital, après ma première ronde de traitements, mes deux chats m’ont reniflée de fond en comble. Et je suis certaine, si je me fie à leur présence constante, qu’ils sentaient chez moi une augmentation de mon degré de stress.

Peu importe leur degré de compréhension, Jack et Betty m’ont apporté beaucoup de joie quand j’en avais besoin. J’aimais les voir agir comme des chats normaux, roulant de plaisir dans un rayon de soleil. Je suis reconnaissante de pouvoir compter sur leur compagnie sans avoir à dire un mot.

Crédits : Michele Sponagle