Membres tendus, yeux écarquillés et sens en alerte : il nâest pas rare que les félins, qui détestent être extirpés de leur environnement habituel, ressentent une réelle aversion pour la clinique vétérinaire.
Pour remédier à cette fâcheuse situation, lâidéal consiste à familiariser davantage lâanimal avec ce lieu parfois appréhendé, croit Serge Nadeau, vétérinaire et coordonnateur du programme Techniques de santé animale, au Collège Lionel-Groulx : « Si câest possible, on peut amener son chat de temps à autre sans faire dâautre intervention que de lui donner des friandises, lâidée étant de lâaider à faire une association positive avec lâendroit. »
Lâépreuve de la salle dâattente
Si le chat se montre tout particulièrement craintif en salle dâattente, où cohabitent différentes espèces et odeurs, le Dr Nadeau recommande de déposer une couverture sur sa cage : « Il se sentira ainsi caché et plus en sécurité. Dans les grandes cliniques où lâespace le permet, on peut demander à sâisoler avec lui dans une salle dâexamen libre. Ãa lui permettra de sâhabituer à lâenvironnement où le vétérinaire lui prodiguera les soins. »
Attendre dans la voiture plutôt quâà lâintérieur peut aussi sâavérer une solution gagnante avec certains chats. On en profite pour faire jouer une musique apaisante, et on prend soin dâavertir la clinique de nous téléphoner lorsque le personnel sera prêt à nous recevoir.
Faciliter le travail du vétérinaire
Pour aider les experts de la santé animale à soigner notre petite boule de poils, on privilégie une cage qui sâouvre par le haut, ce qui rend les manipulations plus faciles. On apporte également un jouet, des gâteries (en sâassurant que lâanimal ne doive pas être à jeun) ou encore une couverture que le chat aime particulièrement, afin de lây envelopper : « Câest une méthode éprouvée pour calmer le stress chez les chats agressifs, marque le Dr Nadeau. Non seulement ça les apaise, mais ça protège en plus les professionnels des griffures et morsures. »
La vétérinaire Geneviève Tétreault, de lâHôpital vétérinaire de Lachute, souligne quant à elle lâimportance de savoir gérer notre propre anxiété : « Un propriétaire stressé risque de transmettre sa nervosité au chat. Il vaut alors mieux prendre un pas de recul et faire confiance aux spécialistes. Autrement, on peut toujours gratter la tête et les oreilles de son chat, en lui disant tout simplement des petits mots doux : les chats adorent ça et ça les distrait. »
Solutions pour cas extrêmes (ou même pas si extrêmes que ça)
Notre chat est anxieux au point où on craint que la visite chez le vétérinaire lui soit plus dommageable que bénéfique ? La meilleure idée est peut-être de lui offrir une visite médicale dans un lieu expressément adapté. Au Canada, il existe des cliniques certifiées Clinique soucieuse du bien-être des chats â de leur nom original Cat Friendly Practice (CFP) Le principal but de cette certification mondiale est de réduire le stress des chats lors des visites médicales, en tenant compte de leurs besoins et de leur comportement. Dans ces cliniques, on trouve notamment des salles dâattente et des salles dâexamen exclusivement réservées à la population féline.
Finalement, il faut savoir que certains vétérinaires offrent à domicile les vaccins et autres soins de routine (mais pas les interventions chirurgicales, radiographies ou procédures plus complexes) : une idée gagnante pour les chats casaniers, qui se sentiront beaucoup plus en confiance dans le confort de leur foyer. Lâidée, câest de ne pas abandonner la partie. Votre chat a besoin de visites médicales régulières.