Mon mari et moi étions assis à table après notre souper de l’Action de grâce quand la porte du garage s’est ouverte avec fracas. Mes enfants m’appelaient d’une voix complètement paniquée. Le cœur battant, j’ai dévalé l’escalier jusqu’au sous-sol où je les ai trouvés en larmes, le chien dans les bras. Je leur avais demandé d’amener Amber, notre ridgeback-greyhound, au parc pour courir un peu après le repas.
« Amber saigne ! ». Une blessure traversait sa lèvre supérieure. C’était enflé et plein de sang, mais la coupure n’avait pas l’air d’être profonde. Soulagée qu’aucun de mes enfants ne soit blessé, je leur ai demandé ce qui s’était passé. Amber et un Terre-neuve voisin étaient en train de jouer ensemble quand leur attention a été attirée par quelque chose de bien plus intéressant que la balle : un objet poilu filant à tout allure. Un rat ! Amber l’a pris dans sa gueule et l’a fait tourner dans les airs. Les enfants ont crié pour qu’elle le relâche, ce qu’elle a fait, mais pas avant que le rongeur se soit défendu.
Amber avait déjà trouvé des rats morts dans le parc par le passé, que j’avais mis dans des sacs, puis dans la poubelle. Mais un rat vivant ? Et s’il était porteur de maladies ? J’ai rapidement texté à ma nièce vétérinaire. « Le plus inquiétant, a-t-elle répondu, c’est la rage, mais puisqu’Amber est vaccinée, elle n’est pas en danger de ce côté. » Elle m’a dit de nettoyer la plaie, de veiller à ce qu’elle ne s’infecte pas, et de garder l’œil ouvert pour déceler tout comportement inhabituel.
Je vis à Chicago. La ville est pleine de rats – et de pièges. Dans les dernières années, nous avons eu l’insigne honneur de recevoir la palme de la « ville la plus riche en rats des États-Unis ». Selon Orkin, une entreprise mondiale d’extermination, mon quartier, Lakeview, se classe troisième en ce qui a trait au nombre de pièges. Mais il semble qu’après s’être servis dans les poubelles et les crottes de chiens (que trop de proprios ne ramassent pas), les rats sont trop bien repus pour s’embêter avec des appâts !
Chicago n’est pas la seule à détenir un tel palmarès. Le nombre de rats est aussi en hausse dans différentes villes au Canada. À Vancouver, le taux d’infestation a grimpé de 200 % en 2016 comparativement à l’année précédente, selon Excel Pest Solutions, probablement en raison de projets de construction détruisant leur habitat et des températures hivernales de plus en plus clémentes. Selon Orkin, Toronto et Ottawa ont les taux les plus élevés d’infestation par les rongeurs en Ontario, ce qui ne surprend personne : plus la ville est peuplée, plus il y a de nourriture, plus le problème des rats prend de l’ampleur. Montréal et Halifax ne sont pas à l’abri non plus, selon Skedaddle Humane Wildlife Control, pour les mêmes raisons, en plus de leur proximité à de vastes étendues d’eau. Je me souviens avoir vu des rats dans les toilettes sèches dans le sous-sol de notre maison de Westmount quand j’étais enfant... Je crois qu’on peut dire que si vous habitez en ville, il est prudent de surveiller la vermine. Les rats sont de prolifiques procréateurs et des survivants extraordinaires. Il est pratiquement impossible pour les villes de s’en débarrasser complètement.
Le gouvernement du Canada publie des conseils pour le contrôle des parasites, qui sont un bon point de départ pour protéger votre animal et votre famille. Vous pouvez opter pour des poisons conçus pour exterminer la vermine, mais jamais sans protéger vos enfants et vos animaux.
Alors, quelle est la meilleure défense de votre animal dans cette véritable jungle urbaine ? Un vaccin contre la rage à jour et, en cas d’inquiétude, un coup de fil au vétérinaire. Dans mon cas, ça m’a enlevé tout un poids des épaules !
Pour en savoir plus à propos des conseils gouvernementaux pour le contrôle des parasites : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/conseils-pour-controle-parasites/rats-et-souris.html
Photo : Graham Mauer
Photo 1 : Amber entourée de sa famille