Montauk, un mélange de husky et de labrador, est gros. Gros comme un divan Montauk, d’où son nom. Il monte sur les comptoirs, vole la bouffe, détruit des objets, grimpe sur les divans et sur les gens. Et par-dessus le marché, il ne rapporte pas la balle! Malgré tous ces travers, ou peut-être justement grâce à eux, Mya en est folle. Esprit libre, un peu bohème, cette ado de 16 ans rêve de voyager avec une meute de chiens. « Je vais vivre sur la route, dans un autobus avec 5, 6, 7, 8 chiens! », affirme-t-elle les yeux brillants. Et Montauk? « Si je pouvais, je le mettrais dans mon sac à dos et je l’apporterais à l’école. »
Elle avait 13 ans quand sa mère Maryse a décrété unilatéralement qu’il était temps pour la famille d’adopter un chien. Un soir, quand Mya et son frère Xavier sont rentrés de l’école, Montauk les attendait devant la maison. Un scénario de rêve? Pas pour Xavier, en tout cas, qui avait peur des chiens. Et le comportement de Montauk n’aidait vraiment pas sa cause. Heureusement, Maryse avait du temps à lui consacrer. Après ses cours d’obéissance, Montauk s’est un peu assagi. Mais il reste très têtu et impose sa loi quand bon lui semble. « Juste aujourd’hui, il a avalé trois croissants aux amandes, s’exclame Mya avec un sourire espiègle. La bouffe, c’est vraiment son point faible, mais peu importe… on l’adore, notre grosse loutre. Et lui aussi, il nous aime! La preuve, c’est que si je passe cinq minutes à la salle de bain, il est aussi content de me retrouver que si j’étais partie pour trois jours. Ça fait du bien au moral. »
« Pendant une période, j’allais moins bien, confie Mya. L’école, la routine, c’était difficile. Pour me centrer sur le positif, je m’efforçais de noter trois bons moments de ma journée. Et je me suis rendu compte que Montauk faisait toujours partie de la liste. Avec lui, pas d’arrière-pensées ou de sous-entendus. C’est juste un gros amas de poils qui ronronne quand il est content et qui boude quand il est fâché. »
Lorsqu’il a envie de la voir, il pousse la porte de sa chambre et vient s’étendre auprès d’elle sur son lit. Elle lui raconte sa journée à l’école et il l’écoute pendant qu’elle le flatte. Avec sa bonhomie, le chien a conquis un à un les membres de la famille. Xavier n’a plus peur. Maryse, sa maîtresse officielle, a développé un lien profond avec lui. Aux dires de Mya, même son père Olivier aime le flatter et le gratter — mais il ne l’avouera jamais. Dans cette famille belle et unie, Montauk reçoit des tonnes d’amour de ses humains. Et il le leur rend en mille.