Je ne pensais jamais que je vivrais un jour avec cinq chats. Jâétais plutôt de nature exclusive. Sauver les chats en détresse, oui, mais pas en les recueillant chez moi. Dâailleurs, jâavais déjà deux chattes, Salem et Artémis, et au moment de rescaper la seconde, jâavais été envahie de culpabilité envers la première.
à cette époque, jâavais pris une pause du travail pour réfléchir à la suite de ma carrière. Jâavais donc beaucoup de temps libre. Câest ainsi que jâai connu Bakalova, qui errait dans la ruelle depuis trois ans.
Bakalova le chat
Jâavais essayé de la faire entrer, mais en vain. Puis, une bonne samaritaine a réussi à la trapper et on lâa fait stériliser. Elle était si sauvage que ses chances dâêtre adoptée avoisinaient le zéro. Mais je ne pouvais me résoudre à ce quâelle passe un autre hiver dehors.
Jâai donc accueilli Bakalova dans mon 3 ½. Elle a passé les six premiers mois cachée sous ma commode. Je lui lisais des histoires et je lui chantais des chansons pour tenter de la socialiser. Peine perdue. Jâai même fait venir un spécialiste du comportement félin pour lâaider à sâépanouir dans son nouvel environnement! Selon ce que jâai compris, câest moi qui aurais dû consulter. Je voulais trop.
Jamais trois sans cinq
Mon demi-succès avec Bakalova nâa pas freiné mes ardeurs. Ce fut donc le tour de Sherlock. Ce magnifique tabby squattait mon balcon depuis quelques mois. Je lâai trappé, fait stériliser, et hop! Je lâai ramené chez moi en « famille dâaccueil ». Hum! Jâai acheté des litières, un deuxième arbre à chat, et jâai fait le plein de croquettes. Je savais bien que ces deux-là resteraient avec moi.
Bagheera le chat
Puis sâest pointé Bagheera. Il avait été abandonné par son maître. Câétait pourtant le chat le plus joyeux de la terre. Jâai craqué. Câest là que ma famille et mes amis se sont inquiétés. Ma dépendance allait-elle sâarrêter?
Oui. Ãa sâest arrêté. La teigne sâest invitée chez moi. Comme câest une maladie très contagieuse, je ne pouvais exposer dâautres chats en les accueillant dans mon appartement. Salem est décédée peu de temps après, et le seul nouvel arrivant que nous avons accueilli depuis⦠câest mon amoureux.
Artémis le chat et Dominic
Un chum et des chats
Dès quâil est entré dans ma vie, mon chum a conquis le cÅur de mes quatre colocs. On est tellement gaga tous les deux quâon leur a même inventé à chacun une voix et une histoire. Et ils nous « parlent » chaque jour. Ils sont lââme de la maison. Ils viennent chercher ce quâil y a de meilleur en nous : notre tendresse, notre folie, notre capacité à nous émerveiller. On rit tellement avec ces quatre chats que je ne serais plus capable de revenir à un seul.
Quand je les observe, bien installés sur le lit king, ça vaut pour moi tous les endorphines du monde. En sauvant ces chats, câest moi que jâai sauvée.
Photos : Collection personnelle