La défense des animaux, l’affaire des femmes

5 octobre 2019


Il y a les plus célèbres : Jane Goodall, Brigitte Bardot, Ellen DeGeneres… Et des milliers d’autres, moins connues. Sur la planète, de 68 % à 80 % des individus qui défendent les animaux sont des femmes. Dans les refuges où des petites bêtes sont abandonnées chaque jour, la proportion est frappante. À la SPCA de Montréal, par exemple, 85 % du personnel est féminin. Un phénomène qui n’étonne pas Élise Desaulniers, directrice générale de l’organisme. « Les femmes ont toujours eu à cœur la cause animale, relate la dirigeante. Ce sont elles qui, au 19e siècle, ont commencé à prendre soin des chats et des chiens errants, à ouvrir des refuges, à devenir bénévoles ou donatrices. En Angleterre, plusieurs suffragettes luttaient contre la pratique de la vivisection dans les facultés de médecine, alors essentiellement masculines. Il est vrai que les métiers du care, comme on dit en anglais, sont majoritairement féminins. C’est le cas des infirmières, des travailleuses sociales, des éducatrices en garderie. (…) Dans le domaine de la protection animale, les femmes ont longuement œuvré dans l’ombre. Pendant qu’elles luttaient sur le terrain, soignaient les animaux et organisaient des campagnes de financement, les hommes, perçus comme plus rationnels, donc plus crédibles, occupaient les postes de directeurs ou de porte-paroles. » Heureusement, aujourd’hui, plusieurs sont à la tête de grandes organisations de protection animale. Reste à savoir si elles réussiront à franchir un nouvel obstacle : celui de faire prendre la cause au sérieux par les gouvernements et de faire évoluer les lois qui protègent les animaux. (Louise Dugas)


Crédit : Virginie Simoneau-Gilbert, Au nom des animaux : l’histoire de la SPCA de Montréal 1869-2019

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