Docteur, je ne veux pas qu’il souffre!

1 septembre 2019

À l’échelle mondiale, septembre a été décrété le mois de la sensibilisation à la douleur animale. Un sujet sensible.


Vous ne serez pas surpris d’apprendre que « Docteur, est-ce qu’il a mal? » et « Je ne veux pas qu’il souffre! » sont parmi les cris du cœur que j’ai le plus souvent entendus au cours de mes années de pratique. Combien de fois me suis-je entendu répondre : « Ne vous inquiétez pas; on va tout faire pour le soulager. » Ce qui voulait dire : déterminer puis éliminer la cause du mal, éviter sa récidive et trouver une approche thérapeutique optimale afin d’apaiser la douleur, en particulier dans certaines maladies chroniques. Le perpétuel défi de la médecine vétérinaire, quoi!


Cependant, même s’il est clairement établi que les animaux sont des êtres sensibles qui peuvent éprouver de la souffrance, il n’en reste pas moins que la douleur demeure un phénomène complexe qui implique une portion subjective sujette à une interprétation plus ou moins émotive des propriétaires. Pour une majorité qui vous dira : « Je ne suis pas capable de voir un animal souffrir », une minorité continuera de croire, encore aujourd’hui, que les animaux sont plus « résistants » à la douleur que les humains! Dans le spectre de l’empathie envers son chat ou son chien, il y aura toujours ceux qui deviendront insomniaques à la seule pensée que leur bête risque de mourir après avoir sauté un repas et ceux qui, souvent par ignorance et parfois par négligence, ne se rendront pas compte que celle-ci souffre depuis des mois.


À la décharge des amoureux des animaux, il faut quand même avouer que les maladies chroniques ou à évolution lente sont, dans certains cas, plus difficiles à bien cerner chez certains animaux peu enclins à manifester leur vulnérabilité. C’est d’ailleurs pour aider les propriétaires à mieux dépister les causes potentielles et les manifestations de la douleur que la communauté vétérinaire s’est alliée, en Amérique et en Europe, pour statuer que le mois de septembre deviendrait celui de la sensibilisation à la douleur animale.


La reconnaissance de la douleur aiguë (traumatisme, maladies inflammatoires, processus infectieux, opération, etc.) est, en général, facile à percevoir. Les signes vont un peu comme suit :


  • vocalisation
  • postures inhabituelles
  • perte d’appétit
  • agitation
  • modification du comportement
  • réaction hostile
  • mobilité réduite
  • réduction de l’interaction
  • signes d’inconfort


C’est surtout l’identification des douleurs chroniques, souvent plus sournoises (arthrose, pathologies bucco-dentaires, insuffisance rénale, etc.), qui est la plus préoccupante. Nos animaux vivent beaucoup plus longtemps que par le passé et sont davantage exposés à l’apparition de douleur chronique compatible avec le vieillissement. Il ne faudrait pas conclure qu’en dehors d’une manifestation évidente de douleur, celle-ci est absente.


Heureusement, il existe désormais différentes grilles d’identification de la douleur qui peuvent vous simplifier la vie. N’hésitez pas à consulter votre médecin vétérinaire afin d’en savoir plus. Avec son soutien et quelques notions, vous serez en mesure de devenir de fins connaisseurs dans l’art de dépister les manifestations de la douleur. En agissant promptement, vous pourrez prévenir le développement d’une souffrance inutile, faciliter le travail de votre médecin vétérinaire et favoriser une guérison et un soulagement plus rapides chez votre animal.


Aujourd’hui, tous ensemble, grâce aux avancées de la science, nous pouvons non seulement apaiser la souffrance de votre animal, mais aussi un peu la vôtre!

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