Conseils de pro pour photographier vos animaux

19 août 2019

La photographe animalière Catherin Arsenault partage de précieux conseils pour croquer le portrait de votre bête chérie.



Les animaux bougent et ne font pas toujours ce qu’on veut… comment on gère ?
C’est sûr que c’est beaucoup d’improvisation, surtout à l’extérieur, parce qu’il y a de nombreuses sources de distraction, comme des insectes, des écureuils, des bruits incongrus… La clé, c’est de savoir s’adapter. Je suis très à l’écoute du langage des animaux, c’est primordial pour décoder s’ils sont à l’aise, effrayés ou exténués. Une séance photo d’une heure, c’est très fatigant pour un animal; c’est comme une trèèèès longue séance d’obéissance!


Comment garder leur attention tout au long de la séance ?
C’est important de faire plusieurs pauses pour jouer, afin qu’ils conservent ou retrouvent leur entrain, et d’arrêter avant qu’ils aient atteint leur limite. Pour bien me préparer, je fais remplir au préalable une fiche par le maître, pour savoir si l’animal est méfiant, s’il doit être tenu en laisse, etc. Mais même avec les animaux les plus dociles, parfois ça ne se passe pas aussi bien qu’on l’escomptait : comme nous, les animaux ont de mauvaises journées! Il faut être indulgent.


En général, quel type de photos les gens veulent-ils ?
Les gens me demandent principalement des séances où l’animal joue ou se repose, et c’est ce que je préfère. Je ne suis pas trop du type concepts et poses figées. Quand le maître figure sur la photo, je suggère qu’il interagisse avec son animal, qu’ils aient du fun ensemble.


Si la personne a une idée précise de concept, je l’avertis que ça se peut que ça ne fonctionne pas, à cause de l’animal, pas de moi. (Rires.) On essaiera une ou deux fois, mais si ça ne marche pas, on arrêtera. Les animaux, quand ça ne leur tente pas de faire quelque chose, ça paraît dans leur langage corporel… et sur la photo.


Est-ce que les gens réservent pour des occasions spéciales ?
En général, non. Ils veulent des photos parce que leur animal est un membre de leur famille.


Quelle a été ta séance la plus touchante ?
Je travaille souvent avec des chiens âgés ou malades. Ces séances sont toujours remplies d’émotion. Quand c’est pour un chien qui vient de recevoir un diagnostic de maladie grave, c’est délicat, car il faut rendre la séance agréable malgré l’ambiance un peu lourde. Mais ce sont toujours de très beaux moments.


Et, laquelle as-tu le plus apprécié ?
À l’inverse, une séance en studio avec des microcochons a été particulièrement rock’n’roll. Ils avaient seulement sept semaines, et le moindre bruit les faisait sursauter, s’enfuir et crier… Un cochon, ça crie aigu, alors imagine des bébés microcochons — c’était cacophonique! Mais quand on regarde les photos, on a l’impression qu’ils étaient super tranquilles, c’est ça l’important. J’ai aussi déjà photographié un ara en liberté en pleine forêt.


As-tu quelques trucs à nous donner pour faire de belles photos de notre animal?


  • D’abord, on ne doit jamais forcer notre animal à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire.
  • Le mieux, c’est de garder ça naturel. Par exemple, votre chat se repose sur votre lit, vous faites un petit bruit pour qu’il lève la tête, et voilà, vous l’avez en photo dans un moment de pur bien-être.
  • Si vous faites asseoir votre animal ou exigez qu’il prenne une pose précise, c’est important de le récompenser rapidement. L’idéal est qu’il y ait une deuxième personne avec vous, qui pourra s’en charger. Elle pourra aussi faire des bruits pour attirer l’attention de votre petit compagnon dans la direction souhaitée.
  • Enfin, on doit faire attention à ne pas étirer la séance trop longtemps.


Finalement, le secret, c’est d’avoir du plaisir, particulièrement dans le cas d’une photo humain-animal. Un baiser, un regard tendre, un moment de jeu partagé, une caresse visiblement appréciée, ça fait tellement de beaux souvenirs!


Photos : Catherin Arsenault

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