Ces chiens veillent à votre sécurité

22 mai 2023

Rencontrez Jack et Bang, qui veillent tous les jours à la sécurité des dizaines de milliers de voyageurs transitant par l'aéroport Montréal-Trudeau.


Leur boulot est périlleux, c'est le moins qu'on puisse dire. Jack et Bang sont deux bergers allemands ayant été recrutés par la Sûreté aéroportuaire pour leur grand flair. En compagnie de leur maître-chien Marie-Noëlle Côté, ils arpentent chaque jour tous les recoins de l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau afin d'y évaluer la menace liée à  la présence d'explosifs.


« Certains chiens travaillent aux douanes où ils sont appelés à  détecter la nourriture illégale, les grands montants d'argent en espèces ainsi que la drogue. Notre rôle à  nous consiste plutôt à  protéger les installations, les avions et les passagers, explique Marie-Noëlle Côté, qui est en poste depuis 2009. Nous fouillons ensemble les entrepôts, les zones sécurisées ainsi que les bagages oubliés, qui sont considérés comme des colis suspects. »



Marie-Noëlle avec Jack, Boom et Bang, en promenade dans l'aérogare.


En symbiose au quotidien

C'est généralement avant l'âge de deux ans que les chiens de détection d'explosifs, tels que Jack et Bang, entament leur formation d'une durée de 8 à  12 semaines. Formation qui suit par ailleurs diverses évaluations : « Idéalement, dès qu'ils ont deux mois, on commence à  tester leurs comportements et réactions au bruit et aux stimuli extérieurs, afin de voir s'ils ont une personnalité qui pourrait convenir à  ce travail. Nous recherchons des chiens qui savent garder leur calme lorsqu'il y a de l'agitation autour. »



Marie-Noëlle avec Jack, Boom et Bang, devant l'aéroport Montréal-Trudeau.


C'est la jeune femme détentrice d'une Technique en santé animale (la plupart de ses collègues ont cependant étudié en Techniques policières) qui a elle-même entraîné ses chiens avec l'aide du formateur en chef de l'aéroport… et du précieux kong, un jouet bondissant en caoutchouc, qui constitue son principal outil de travail : « La formation repose essentiellement sur le jeu. On recherche des chiens qui adorent leur jouet, parce qu'on veut qu'ils fassent leur travail avec enthousiasme dans le but d'être récompensés par une période de jeu ! »


Marie-Noëlle est chargée de prodiguer à  ses chiens tous les soins de base : « Jack et Bang vivent avec moi à  la maison, chacun dans son enclos avec une niche. Ils ont une personnalité bien à  eux, qui les suit à  la maison comme au travail. J'y suis vraiment attachée, je les traite comme mes propres chiens et et je veille à  leur bien-être en tout temps. Ils viennent en vacances avec moi, on va en nature ensemble. Ils me suivent partout ou presque ! »


Un travail d'équipe

Les deux bergers allemands sont en poste selon un horaire atypique et rotatif, qui alterne les jours de travail et de congé par cycles de quatre ou cinq jours. Une journée type les amène à  faire moult fouilles, à  patrouiller et à  répondre à  des appels de sécurité. « Le reste du temps, on s'entraîne et on fait différents exercices pour s'assurer que les chiens conservent leurs acquis. » À cet effet, ils sont évalués tous les trois mois : « Si le chien échoue son test, on cherche la cause. Est-ce dû à  l'âge ou à  un problème de santé ou d'entraînement ? Dans la mesure du possible, on corrige la situation, puis on le réévalue afin de mesurer si le chien est revenu à  ses pleines capacités. Sinon, c'est signe qu'il est probablement prêt pour la retraite. »



Marie-Noëlle Côté et Boom, son ancien chien détecteur; Jack, alors âgé de cinq ans; et Bang, deux mois à  peine.


Actuellement, Jack et Bang travaillent tous deux avec Marie-Noëlle chaque jour : « On divise notre journée en deux quarts de travail, et ils se partagent les tâches ! »


À huit ans bien sonnés, Jack a reçu la même formation de travail général qu'un chien policier (protection, repérage, recherche en forêt, fouille corporelle…) : « Il est en pleine forme et travaille bien. Normalement, les chiens de détection prennent leur retraite vers l'âge de sept ans, mais j'estime qu'il va encore pouvoir travailler une bonne année. » Après quoi, Bang, qui sera alors âgé de trois ans et demi, prendra le relais complet, et Jack prendra sa retraite chez Marie-Noëlle. « Mon premier chien de travail, Boom, a lui aussi fini ses jours chez moi. J'ai malheureusement dû le faire euthanasier en 2017. Je me fais d'ailleurs un devoir d'accompagner chacun de mes chiens jusqu'à  leur dernier repos. C'est très important pour moi. »


À l'instar de ses collègues poilus, Marie-Noëlle Côté, qui entraîne des chiens depuis l'enfance (elle a jadis représenté le Canada aux Championnats du monde en agilité canine !) exerce son métier avec un enthousiasme évident : « C'est pour moi une vocation et je ne me verrais pas faire autre chose. J'aime que, quand je me promène avec mes chiens dans l'aérogare, les voyageurs viennent spontanément me poser des questions sur notre travail. Que la simple présence de chiens favorise les interactions entre humains, je trouve ça beau. »



Marie-Noëlle Côté en compagnie de Bang, deux ans, et de Jack, sept ans, lors d'un événement organisé au bénéfice de l'organisation Olympiques spéciaux Québec.


Crédit photos: Marie-Noëlle Côté/Aéroport de Montréal

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