Aquamation : une autre façon de dire aurevoir

23 juin 2019

La crémation de votre animal décédé ne vous dit rien qui vaille? Comme plusieurs, une résidente de Sept-Îles a eu recours à l'aquamation pour son chien Beaver.



« Ça avait toujours été clair pour moi : quand mon chien allait mourir, j'allais le faire incinérer, raconte Paméla Marcoux Monger. J'étais même prête à parcourir une longue distance pour y arriver, car j'habite loin des grands centres, à 640 km au nord-est de la ville de Québec. Mais quand j'ai appris qu'une nouvelle entreprise offrait l'aquamation dans ma ville, je me suis dit que j'aurais plutôt recours à ses services le moment venu. »


L'aquamation, comment ça marche?


Le nom scientifique de l'aquamation (ou biocrémation) est hydrolyse alcaline. Le procédé est simple : le corps est déposé dans un appareil rempli d'eau chaude très alcaline. Le lent mouvement de cette solution amène la dépouille à se dissoudre sur une période d'environ 15 heures. Il ne reste au final que les os et les dents, qui seront réduits en poudre; c'est ce qu'on nomme les cendres.


Une vision moins terrifiante que l'incinération


« C'est une méthode beaucoup plus douce et, il me semble, plus naturelle de boucler la boucle, explique Paméla. Je préférais imaginer Beaver baigner dans l'eau pendant une quinzaine d'heures plutôt que de l'imaginer brûler. »


Autre avantage non négligeable : la biocrémation est moins dommageable pour l'environnement que la crémation. Elle consomme huit fois moins d'énergie et émet 160 fois moins de CO2.


Le moment crucial est arrivé l'été dernier, en juillet. Beaver est décédé des suites d'une pancréatite. Vicky Henley, la propriétaire d'Aquanimaux, l'a traité comme si c'était son propre animal. « J'ai pu conserver une canine de mon chien. Je suis repartie avec une urne que j'avais préalablement choisie. Ça met du baume au cœur de retourner chez soi avec son animal. »



Aquamation au Canada


Depuis plusieurs dizaines d'années, on utilise l'aquamation pour se débarrasser en toute sécurité des restes d'animaux dans les abattoirs et les laboratoires de recherche. La pratique s'est graduellement étendue pour être offerte aux animaux de compagnie et aux humains.


Pour les humains, elle est légale dans 15 États américains. Au Canada, elle l'est seulement en Saskatchewan (la pionnière en la matière, qui l'a légalisée en 2012), au Québec et en Ontario. Pour les animaux, elle est légale partout.


Chez Aquanimaux, à Sept-Îles, ce service coûte entre 275 $ et 485 $, selon le poids de l'animal. Le prix inclut une urne en bois, une mèche de poils et un certificat d'aquamation.


Doux repos


Chez Paméla, l'urne de Beaver est posée dans un coin du salon, avec une photo de lui, son collier et une plante que des amis lui ont offerte au décès de son chien. Elle se dit que Beaver a quitté ce monde dans son élément, lui qui adorait nager. Et que chaque jour, son labrador bien-aimé veille sur sa petite famille.


Crédits photos : Marie-Eve Fortin


Photo couverture: High Five Beaver!
Photo 1 : Paméla Marcoux Monger avec son Beaver adoré.
Photo 2 : Beaver, dont on se souviendra longtemps de l'intensité du regard.

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